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Remonter aux origines

 

On savait les frères Jullien nourris de références communes: science-fiction, hémoglobine et aliens en tout genre... un univers partagé qui les a amené à produire ensemble des pièces multiformes qui témoignent de ce langage mutuel s’écrivant d’une seule et même voix.

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Depuis leurs premières collaborations - ‘Adventures in Front of the TV Set’, les échappées visuelles et musicales de Niwouiwouin et The Coward à des expositions plus récentes ‘Le Week-End’ (leur première exposition commune à la galerie Slika en Février 2018), cette voix n’a cessé de s’assumer et de

s’amplifier.

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Pour leur deuxième exposition à la galerie Slika, la démarche est pourtant toute autre: les frères Jullien, se regardent et échangent. Une nouvelle manière pour eux de faire avancer leurs pratiques respectives, au contact l’un de l’autre.

On assiste ici à la naissance d’un langage esthétique où les deux artistes se sont autonomisés l’un et l’autre. Ils ne créent plus ensemble mais l’un avec l’autre, l’un à côté de l’autre.

D’un même point de départ, (souvenir, anecdote, objet du quotidien, lieu...) ils formulent chacun dans la langue plastique qui lui est propre, des formes peintes, sculptées ou musicales. Ping-pong visuel et sémantique, les artistes créent et se répondent.

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Du vase de l’Oncle Pierre aux poiriers d’Aprère ou la porcelaine de Mamette sur fond de tapisserie Vuillardienne, l’exposition tire son titre -Les Sources- du nom de cette maison familiale auquel certains objets présentés font hommage, tantôt littéralement, tantôt elliptiquement, mais toujours avec une poésie qui continue de caractériser le travail des deux artistes.

De cette manière de faire image qui n’appartient qu’à eux, les frères Jullien parlent d’affinité : fraternelle, familiale et familière, de ce qu’ils partagent, de ce qui aiment ensemble mais chacun à leur manière.
Des liens se tissent d’une pièce à l’autre, reliant le passé au présent, et le personnel à l’universel. Et de leur histoire, on commence à faire Histoire.

 

On est attendri, troublé devant ces objets, images et sons volontairement naïfs, joliment maladroits qui émeuvent par leur force évocatrice et contemplatrice.
Et c’est avec un plaisir communicatif et assumé que Jean et Nicolas Jullien nous invitent à partager avec eux un peu de leur complicité qu’on devine belle et heureuse.

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Melanie Dautreppe-Liermann