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Pinoncelli

La première partie de sa vie artistique est consacrée à la peinture. Il commence à peindre en 1954. Ses toiles les plus connues sont des grands formats un peu inquiétants représentant des êtres fantomatiques ou squelettiques. La matière picturale est très dense un peu à la manière de Jean Dubuffet.

Cadre commercial dans une société de négoce de grains, il se revendique comme membre de l'École de Nice. Il se fait connaître par les happenings spectaculaires et provocants, auxquels il se consacre uniquement à partir de 1967.

En 1969, il asperge André Malraux d'encre rouge avec un pistolet à peinture lors de l'inauguration du musée Chagall de Nice. La même année, il signe à Bordeaux son happening « anti pain » en brûlant publiquement des baguette de pain en chantant « À bas le pain ». En 1975, il attaque symboliquement une banque à Nice, muni d'un fusil chargé à blanc et pour un butin de un franc, pour protester contre le jumelage de cette ville avec Le Cap, durant l'apartheid.

Le 25 août 1993, au Carré d'Art de Nîmes, il urine dans la Fontaine de Marcel Duchamp, puis lui donne un violent coup de marteau ; il est condamné à un mois de prison avec sursis et 286 000 francs de dommages-intérêts. Le 4 janvier 2006, il attaque de même au marteau un urinoir de Duchamp figurant dans l'exposition Dada au Centre Georges-Pompidou à Paris, l'ébréchant légèrement. Il est condamné, en première instance, à trois mois de prison avec sursis et 214 000 euros de dommages-intérêts ; et en appel, à trois mois de prison avec sursis, le musée n'obtenant pas de dommages-intérêts.

En juin 2002, il se tranche une phalange du petit doigt avec une hache en hommage à Ingrid Betancourt pour négocier avec les FARC.

« L’esprit dada, revendique-t-il, c’est l’irrespect [...] C'était un clin d'œil au Dadaïsme, j'ai voulu rendre hommage à l'esprit dada. » Il accuse par ailleurs le directeur du musée national d'Art moderne, Alfred Pacquement, qui s'est porté partie civile, de diriger une institution qui représente « le point extrême de l'imbécillité convulsive ». Lors de sa défense devant le tribunal correctionnel de Nîmes, il avait déclaré qu'il s'agissait « d'achever l'œuvre de Duchamp, en attente d'une réponse depuis plus de quatre-vingts ans; un urinoir dans un musée doit forcément s'attendre à ce que quelqu'un urine dedans un jour, en réponse à la provocation inhérente à la présentation de ce genre d'objet trivial dans un musée [...]. L'appel à l'urine est en effet contenu ipso facto - et ce dans le concept même de l'œuvre, dans l'objet, vu son état d'urinoir. L'urine fait partie de l'œuvre et en est l'une des composantes [...]. Y uriner termine l'œuvre et lui donne sa pleine qualification. [...] On devrait pouvoir se servir d'un Rembrandt comme planche à repasser ».

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