" Les espaces fantasmés " - L'OUTSIDER

 

L’inconnu, l’inattendu, l’invisible, ces valeurs existent chez L’Outsider comme étant des situations impossibles à éviter. Plus que des contraintes, elles deviennent même des alliées sans lesquelles le processus créatif ne peut véritablement s’exprimer. Pour sa seconde exposition personnelle chez Slika, L’Outsider sonde sa capacité à mener la danse, tiraillé entre sa propre quête esthétique (l’ultime recherche de la singularité pour tout artiste) et ses fascinations intérieures, quasi-existentielles. Habité par l’idée de déconstruire tout ce qui l’inspire (en témoigne les précédentes séries sur les drapeaux, le camouflage, et sa manière d’aborder l’alphabet), il propose aujourd’hui un travail profondément délesté de vraisemblances, guidé seulement par son intuition, tel un retour aux fondamentaux.

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            Sur des toiles de préférence de grand format, L’Outsider s’amuse alors des pleins et des vides, fusionne des espaces de respirations et de tumultes, fait dialoguer le noir charbon avec le blanc étincelant. Les compositions, dont découle un jeu habile et équilibré de formes, de lignes droites et de courbes, illuminent en toute subtilité ce moment de l’entre-deux : les contours sont ni tout à fait précis, ni vraiment flous, les aplats aléatoires, incertains, mais les formes quant à elles, restent concrètes. Ces ambiguïtés esthétiques rejoignent alors les questions métaphysiques et spirituelles de cet artiste toujours aussi investi dans la recherche de sens et de sincérité. L’exposition « Les espaces fantasmés » nous invite ainsi à temporiser nos attentes, mais également tout ce que nous connaissons à propos de l’art abstrait et de la nébuleuse graffiti dont L’Outsider est issu.