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" Flat Earth Trap "

28 MARS - 24 AVRIL 2019

 

" Flat Earth Trap " Ekta - Stephen Smith - Jeroen Erosie

 

         La peinture pour représenter, la peinture pour exprimer, la peinture pour (se) soigner, la peinture pour expérimenter, la peinture pour imaginer, contempler… nombreuses sont les raisons et les envies de peindre, rares sont les artistes qui rassemblent toutes ces pulsions créatives avec autant d’intuitions et de spontanéité. C’est le cas d’Ekta, Jeroen Erosie et Stephen Smith, dont les accointances se sont révélées si évidentes qu’il n’a pas fallu longtemps pour se convaincre eux-mêmes d’exposer au sein d’un même espace. 

         Dans des esthétiques différentes, la toile (ou peu importe le support finalement) est pour chacun, un lieu où tout est à construire, à détruire puis à reconstruire. Un lieu d’expression et de retenue, d’incertitudes mais aussi de satisfactions, d’allers-retours dans le temps et dans l’espace, d’ajout et de suppression, d’amour et de haine, mais surtout de face-à-face avec soi-même. Ce trio d’artistes, enfants des années 1970, s’applique depuis toujours à faire du processus de création le cœur de leurs desseins : isolés dans leurs ateliers respectifs, en Angleterre pour Stephen Smith, aux Pays-Bas pour Jeroen Erosie, et en Suède pour Ekta, l’investigation plastique doublée d’une prise de risque s’érigent chez eux comme d’incontestables leitmotivs. Cela passe aussi bien par l’exploration d’une méthode, d’une forme ou d’une technique, par un rapport de force avec le support qui peut se trouver être déchiré, plié ou même coupé, par une tentative d’amener l’écriture sur un autre champ que la calligraphie, en réalité, tout ce qui peut être prétexte à repousser ses propres limites et à se surprendre soi-même. 

 L’œuvre finale se fait alors le témoignage d’une subtile succession d’étapes, qui ne sont ni vraiment des erreurs ni vraiment des exactitudes, mais sans conteste des éléments constitutifs à part entière. Elle recueille en elle toutes les stigmates et réussites des productions passées, délivre les quelques indices qui donneront naissance aux futures séries, et ainsi de suite. Une affaire de temporalité, de mise à l’épreuve et à l’évidence, de hasard. 

 

         L’exposition « Flat Earth Trap » a beau avoir été imaginée à distance les uns des autres, élaborée à force de discussions, d’échanges et de visions communes, elle est une preuve que la peinture contemporaine peut être ce curieux espace où le spectateur et le créateur partagent le temps d’un instant, le besoin de s’égarer au sein de ses propres repères. Soucieuse de donner entière liberté à ces artistes qui se détournent des carcans traditionnels, la galerie Slika se fait l’honneur d’accueillir trois artistes qui redonnent à la peinture contemporaine et abstraite, de prometteuses lettres de noblesse.

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