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"You are welcome but not that much"

Une Résidence de Mafia Tabak

Avril 2021

Avec ce nouveau temps suspendu, la Galerie SLIKA prend les devants et invite MAFIA TABAK en résidence. 

Après Antonin Hako et Mon Colonel & Spit l'été dernier, l'artiste autrichien MAFIA TABAK s'empare de notre espace pour ce format qui au fil du temps s'impose dans la programmation et l'identité de la galerie.

MAFIA TABAK s'installe à la galerie et la transforme en son atelier pour une durée de trois semaines minimum. Les expérimentations et le travail de l'artiste vivront quotidiennement à travers le compte instagram de la galerie.

Une nouvelle résidence dont le résultat présenté donnera lieu au premier solo show de l'artiste en France.

"You are welcome but not that much"

Un premier solo-show en France

Exposition du 15 au 30 Mai 2021

Photos : Ghislain Mirat

Entretien avec MAFIA TABAK 

Une résidence ici à Lyon, quelles ont été tes premières pensées lorsque la Galerie SLIKA t’a invité ?

 

J'étais très excité car je connaissais l'espace de la galerie qui est complètement adapté à mon travail et je savais qu'il y avait beaucoup à faire. Je peux m'exprimer totalement à SLIKA et ce type d'espace est anormal en Europe où nous avons des galeries plus petites.

 

Je ne voulais pas faire une exposition comme une autre en galerie. Je voulais faire plus et amener le public au coeur de mon travail et cela nécessite un certain espace. Donc, Slika était l'endroit parfait pour ce genre de projet dans lequel je peux donner différentes clés pour apprécier mon travail.

 

Je voulais aussi faire quelque chose différent, plus désordonné, plus sauvage pour réagir à tous ces confinements. Nous sommes confrontés à une situation artistique étrange depuis l'année dernière et je pense que c'est le moment idéal pour faire une exposition à laquelle les gens ne s'attendent pas ici ou ailleurs.

Faire une exposition dans un tel espace donne aux artistes l'opportunité de créer quelque chose de différent de leurs travaux classiques en studio.

Vous pouvez vraiment montrer aux gens ce que vous avez en vous, ce qui vous dérange et donner plus de contexte.

 

C'était ma première réaction, faisons cette résidence et ce show mais faisons quelque chose de différent.

 

« You are welcome but not that much » , quelle est l'histoire derrière ce titre ?

 

Les titres sont importants pour mes œuvres et pour mes expositions. Ce sont des phrases où je joue avec l’imagination du spectateur. Je pense que ce titre est une bonne introduction à l'exposition et à ce qui se passe maintenant dans la galerie. J'ai ce titre depuis longtemps dans ma tête. 

 

Je voyage beaucoup et cela entraine beaucoup de rencontre donc d’histoires.

Nous voyagions en Sicile avec l'artiste Mosa87 ainsi que des amis qui nous ont invité à passer la nuit dans un endroit étrange. Une imposante villa dans les montagnes de Sicile, où l’entrée était fermée par un portail géant avec de nombreuses caméras. Nous avions compris que nous étions dans un endroit anormal, peut-être la maison d'un membre de la mafia. Le lendemain matin, mes amis et moi sommes allés à la piscine. Nous nagions sous le regard d'un vieil homme qui nous fixait. Le type a fini par nous dire lorsque nous sommes partis « You are welcome but not that much » (vous êtes les bienvenus mais pas autant que cela). 

 

Je voulais faire de cette histoire le titre d’une exposition et quand je suis venu ici, j'ai pensé que c'était le meilleur moment pour l'utiliser. 

Une situation assez bizarre en Sicile qui correspond complètement à mon travail et à ma vie avec ces insolites et inexplicables histoires.

 

Ce titre est une clé pour appréhender mon univers. Je souhaite créer dans cette exposition une relation entre le public et mon travail cette même sensation de bizarrerie permanente que j’ai pu ressentir ce jour là en Sicile, un sentiment inconfortable où vous savez que quelque chose ne va pas.

 

Pour moi, ce sentiment correspond parfaitement à la situation dans laquelle nous vivons, où nous passons d'un confinement à un autre. Où que vous alliez ces derniers temps, vous savez que vous êtes plutôt bienvenus, mais pas tant que ça.

Cette histoire est peut-être liée à la mafia, est-ce que cela a un sens pour vous avec votre nom MAFIA TABAK ?

 

Oui bien sûr, cela semble être comme une boucle, l'histoire de ma vie (rire). 

Mon nom, j'y suis attaché et il pourrait avoir un sens avec cette histoire. Mais c'est en fait un vieux nom de graffiti avec lequel j'ai commencé à faire des choses plus bizarres qu'avec mes autres anciens noms. A l’époque lorsque j’ai commencé à utiliser le nom « MAFIA », je pensais que c'était un nom ironique que tout le monde connaîtrait. Je l’ai alors combiné avec « TABAK », un mot que tout le monde peut comprendre et qui peut être traduit dans toutes les langues. Donc MAFIA TABAK donne aux gens quelque chose comme le titre de l'exposition. Une chose étrange avec laquelle vous ne savez pas à quoi vous attendre. Donc cette histoire peut-être liée à la mafia et mon nom sont deux entités qui peuvent se combiner d'une certaine manière, mais ce n’était pas voulu à l’origine.

Quelle est ta démarche artistique, d’où vient ton inspiration ?

 

Mon inspiration vient de différentes directions, peu de peintures, même si je peux bien sur me référer à certains grands peintres. 

 

J’ai eu l'habitude de dessiner tant de choses sur les murs, que j’ai ensuite eu le sentiment que je pouvais créer ma propre façon de définir mon nom et ma manière de voir la création. 

Cette volonté m'a donné du fil à retordre ces dernières années où je me suis efforcé à transférer toute mon énergie de la rue vers la toile dans un cadre totalement différent : celui du monde de l'art et toutes ses spécificités.

Mon objectif dans mon travail est de transformer tout l’univers bizarre que j’ai développé à l'extérieur en un monde intérieur sur toile pour entrer en galerie. Le but est de permettre aux gens face à mon travail de ressentir cette énergie et ce genre de vibrations.

Peu importe si je fais une toile pleine de pensées ou un paysage, l'important pour moi est l'énergie qu’elle contient. Je cherche à transmettre ce genre de sentiment au spectateur.

 

Dans le graffiti, l’artiste est dans une démarche où il cherche à montrer son nom, à prouver quelque chose à chaque fois, tous les jours. J’ai déplacé cette démarche dans l’atelier où je cherche à développer cette même énergie dans un engagement quotidien permanent qui implique toute ma personne.

 

 

Peux-tu nous parler de cette ambiance que tu as voulu créer dans la galerie ?

 

D'abord, je voulais faire une exposition dans laquelle le spectateur n’a pas l'impression d'être dans une exposition comme une autre.

Faire une exposition en solo donne l'occasion parfaite d'explorer de nombreuses possibilités, avec la liberté de montrer mon travail d'une autre manière en comparaison avec le traditionnel accrochage en galerie ou musée.

 

Je me considère comme un peintre mais aussi comme un artiste à plein temps. Je vis de cette façon et j’envisage la cuisine comme partie intégrante de mon oeuvre.

J’ai donc souhaité recréer l'ambiance d'un restaurant, qui pour moi est un lieu marqueur de classes sociales. J’ai alors imaginé un restaurant dans la galerie exactement comme comme je voudrais créer le mien avec cette ambiance anormale, invraisemblable et inattendue.

 

J'aime le fait que dans un restaurant où vous allez manger, vous pouvez voir de la peinture. Ici, dans une galerie c’est l’inverse où vous avez l'habitude de voir des peintures, vous pouvez également voir une table, une chaise et d'autres choses comme dans un restaurant.

Vous ne verrez pas mon travail de la même manière que dans une exposition classique.

J'aime jouer avec les structures, inverser les roles et proposer une ambiance complètement loufoque avec cet accrochage bizarre et ces installations dans la galerie.

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