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"LABYRINTHE(S)"

16 SEPTEMBRE 2016 - 23 OCTOBRE 2016

"HONET - SOLO SHOW"

 

 

Peintre de l’imprévisible, Honet fait toujours en sorte de mêler imaginaire collectif, épisodes de l’Histoire et éléments autobiographiques. Engouffré cœur et âme dans des obsessions artistiques à tout point de vue, ce parisien de naissance revêt l’allure d’un fabuliste des temps modernes.

Esthète des douces marginalités (graffiti, intimités souterraines, fêtes décadentes, voyages insoupçonnés...), Honet fait preuve d’une aisance graphique qui, tant dans le domaine figuratif que typographique, nous amène à apprécier un style inimitable : un minimalisme des formes, soutenues par une ligne noire, courbe et fluide, l’on pourrait croire cela un peu trop simple mais en définitive, c’est une recette dont lui seul maîtrise les rouages. En témoigne une perméabilité à s’investir dans des projets très divers qui l’amènent en balade entre différents lieux d’art (triées sur le volet) ou les marques de luxe (de Prada à Lacoste). Il se refuse toutefois à faire des infidélités à ses compagnons de longue date (réunis sous les secrets acronymes VAD, SDK, P2B ou DKC), car peindre en extérieur, sous la cape de l’illégalité, reste pour lui une ligne de conduite indiscutable et ce depuis la fin des années 1980.

Pour cette première collaboration avec Slika, Honet traduit des passages de son existence, des rencontres réelles ou mystiques, à travers une procession de personnages tous animés dans un jeu du chat et de la souris. Inspirés des kachinas, ces petites figurines traditionnelles des cultures amérindiennes Hopis et Zunis lui sont apparues comme une nouvelle fascination lors d’une traversée des États-Unis en 2015. Sculptées et peintes dans le bois à la main, les kachinas incarnent les esprits et divinités dans le but de les mettre en scène lors de cérémonies religieuses. Les esprits qui habitent Honet eux, synthétisent son éclectisme: pêle-mêle l’on reconnaît entre autres Anubis, une geisha malicieuse, un sapeur, des gabbeurs et même l’avide Faucheuse, une pop-star coréenne en fuite tandis que des Puritains se joignent à la fête, des déguisements atypiques croisés par-ci par-là. Dans ce fantasmagorique dédale à la manière d’Escher, quelques indications lettrées viennent à bout de nos interrogations : et si ce joyeux bordel n’avait d’autre sens que celui de nous donner l’envie de faire de nos vies, une fête également?

La cérémonie d’aujourd’hui, à laquelle tout le monde est conviée, est une fable de plus qu’Honet rajoute à un recueil déjà extrêmement riche. L’insouciance de ces moments fragiles capturés, Labyrinthe(s) est une nouvelle fois l’occasion de se plonger dans des curiosités, auréolées d’un peu de folie mais surtout d’une sincérité sans équivoque. Jusqu’à même souhaiter que ces personnages ne trouvent jamais la sortie.

 

 

Sabella Augusto

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